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Comment augmenter la productivité des salariés ?

icon calendar 19 septembre 2025

Des journées bien remplies, des tâches enchaînées… mais la performance n’évolue pas pour autant. La productivité ne se résume pas au nombre d’heures travaillées. Pour progresser, elle suppose une organisation du travail adaptée, des outils efficaces et surtout, une gestion des compétences structurée.


A retenir :

  • La productivité, ce n’est pas “travailler plus vite” : c’est créer plus de valeur, sans nuire à la qualité ni à la santé mentale.
  • Elle se mesure en quantité (ex. : nombre de dossiers traités) mais aussi en qualité (satisfaction, valeur ajoutée…).
  • En Suisse, la productivité par salarié est l’une des plus élevées d’Europe, mais cache des disparités entre secteurs.
  • Pour l’améliorer, misez sur la formation continue : micro-learning, tutorat, ateliers courts… et montrez que vous investissez dans vos équipes.
  • Favorisez l’engagement avec un management clair, bienveillant et structuré : rituels d’équipe, droit à l’erreur, reconnaissance sincère.
  • Adoptez des outils simples et adaptés, intégrés aux usages réels, et choisis avec les équipes, pas contre elles.
  • Donnez plus d’autonomie, dans un cadre clair : des objectifs partagés, des moyens libres, et un suivi efficace.
  • Une mauvaise organisation détruit l’efficacité : surcharge, stress, absentéisme, turnover. L’inverse crée de la valeur.
  • Mesurez, ajustez, responsabilisez. C’est un travail de fond, mais les gains sont durables et visibles.

Comprendre la productivité des salariés

Qu’est-ce que la productivité des salariés ?

La productivité des salariés désigne la capacité à générer de la valeur dans un temps donné. Elle peut être mesurée en quantité, par exemple :

  • le nombre de dossiers traités ; 
  • la quantité d’appels gérés ;
  • l’ensemble des pièces produites ;
  • etc.

Elle peut aussi être mesurée en termes de qualité :

  • taux de satisfaction client ;
  • erreurs évitées ;
  • en valeur ajoutée (chiffre d’affaires ou marge générée).

Elle s’observe à l’échelle d’un salarié, d’une équipe ou d’une organisation entière. Dans l’industrie, elle s’exprime souvent en unités produites par heure. Dans les services ou les métiers du savoir, elle dépend davantage de la capacité à résoudre des problèmes, à prioriser, ou à collaborer efficacement.

La productivité ne se limite donc pas à « travailler plus vite » : elle repose sur des compétences, des outils, un environnement adapté, et une bonne organisation du travail. Il s’agit de travailler mieux, sans dégrader la qualité ni la santé des collaborateurs.

En Suisse, la productivité reste parmi les plus élevées d’Europe. D’après un rapport du gouvernement français, le PIB par habitant en Suisse corrigé du coût de la vie (en parité de pouvoir d’achat) atteint 71 200 €, contre 34 200 € en France. Même en tenant compte d’un niveau de vie plus cher en Suisse, l’écart reste significatif : le niveau de vie suisse demeure 51 % plus élevé. Cela illustre la capacité des entreprises suisses à générer plus de valeur par salarié.

Néanmoins cette performance globale masque des écarts importants entre secteurs et entreprises.

Pourquoi vouloir optimiser la productivité des salariés ?

La productivité ne consiste pas seulement à en faire plus. Elle repose avant tout sur des équipes efficaces, qui travaillent dans un cadre structuré et sain. Bien gérée, elle permet de :

  • maintenir la rentabilité, sans alourdir les charges ;
  • mieux absorber les pics d’activité, sans user les équipes ;
  • renforcer l’engagement, en donnant du sens et de la lisibilité au travail quotidien.

Mais l’inverse est aussi vrai : une productivité dégradée entraîne stress, surcharge mentale, désorganisation… et à terme, une hausse des absences et du turnover.

En Suisse, le lien entre désengagement et productivité est devenu concret pour de nombreuses entreprises. Selon une étude AXA sur le marché du travail 2023, près d’une PME sur quatre (24 %) a constaté une augmentation des absences liées à des troubles psychiques sur les cinq dernières années, contre 17 % l’année précédente. Ce glissement montre à quel point le déséquilibre entre charge de travail et capacités réelles peut impacter durablement l’activité.

Optimiser la productivité, ce n’est donc pas exiger plus, mais créer les conditions pour que le travail soit mieux organisé, soutenu et reconnu. Dans un contexte suisse de forte pression sur les ressources humaines, c’est devenu un enjeu à la fois humain et stratégique.

Les leviers pour améliorer la productivité en Suisse

Investir dans la formation continue

Un salarié ne peut pas rester performant s’il ne suit pas l’évolution de son métier. Nouveaux outils numériques, méthodes de travail agiles, attentes clients en mutation, exigences réglementaires plus strictes : tout change rapidement. Pour rester compétitive, une entreprise doit donc identifier les compétences manquantes et former ses collaborateurs en continu.

La formation continue ne se limite pas aux stages en salle. Elle prend aujourd’hui des formes plus souples et mieux intégrées au quotidien :

  • tutorat interne pour transmettre les savoirs tacites ;
  • ateliers courts de 30 minutes pour se concentrer sur un point précis ;
  • modules de micro-learning pour monter en compétence sans interrompre le flux de travail ;
  • partage d’expérience entre pairs, qui favorise l’intelligence collective.

En Suisse, où le marché de l’emploi est tendu et les mobilités fréquentes, former ses équipes est aussi un levier de fidélisation. Investir dans le développement des collaborateurs, c’est leur envoyer un message clair : on croit en vous. Cela renforce l’attachement à l’entreprise, réduit le turnover, et fluidifie l’intégration des nouveaux arrivants.

Former régulièrement permet aussi de limiter les erreurs, de maintenir une qualité de service constante, et de rendre l’entreprise plus agile face aux imprévus.

Favoriser l’engagement des employés

L’engagement ne s’achète pas, il se construit. Il repose sur des fondations simples mais essentielles : comprendre son rôle, sentir que son travail a du sens, bénéficier d’un cadre respectueux, et être reconnu à sa juste valeur.

Un salarié engagé dépasse la simple exécution. Il anticipe, corrige, propose. Il s’implique parce qu’il se sent concerné. Cette implication produit des effets puissants : meilleure qualité, innovation, entraide entre collègues, et une productivité à long terme.

Pour construire cet engagement, il faut s’appuyer sur des pratiques managériales concrètes :

  • un onboarding clair, pour que chaque nouveau collaborateur trouve vite ses repères ;
  • des rituels d’équipe, pour aligner les objectifs et désamorcer les tensions ;
  • des points d’étape utiles, qui évitent de piloter à l’aveugle ;
  • un droit à l’erreur assumé, sans sanctionner l’initiative.

Le rôle du manager est central. Il ne s’agit plus de contrôler, mais de donner un cap, de soutenir, et de faciliter les interactions. Un climat de confiance, une autonomie, et une reconnaissance sincère sont souvent plus efficaces qu’un bonus.

Adopter des outils numériques adaptés

Les outils ne font pas tout, mais ils peuvent tout changer. Un bon outil améliore le quotidien, facilite la collaboration, automatise les tâches à faible valeur. À l’inverse, un mauvais outil  (mal adapté ou mal maîtrisé), finit souvent par ralentir l’ensemble des équipes.

Pour que les outils soient un levier de productivité, trois conditions sont à remplir :

  1. ils doivent s’intégrer naturellement aux processus existants, sans tout bouleverser ;
  2. ils doivent être simples à prendre en main, sans nécessiter plusieurs jours de formation ;
  3. ils doivent être adoptés par les équipes, et non imposés depuis la direction.

Il peut s’agir de solutions variées : plateformes RH, logiciels de planification, outils de gestion des compétences, messageries d’équipe, tableaux de bord automatisés. Mais empiler les solutions sans cohérence crée du bruit, de la confusion, et de la perte de temps.

Mieux vaut trois bons outils bien utilisés qu’une dizaine mal maîtrisés. Le bon critère n’est pas la sophistication, mais l’usage réel au quotidien.

Encourager l’autonomie et la responsabilisation

La productivité ne dépend pas seulement des outils ou des compétences. Elle dépend aussi de l’organisation du travail. Quand un salarié peut organiser ses journées, adapter ses méthodes, et prendre des décisions dans son périmètre, il est plus engagé, plus réactif, et souvent plus performant.

Mais autonomie ne veut pas dire anarchie. Elle doit s’appuyer sur :

  • des objectifs clairs ;
  • des indicateurs de suivi partagés ;
  • une liberté encadrée sur les moyens.

Ce cadre permet à chacun de s’approprier ses missions, de proposer des ajustements, et de résoudre rapidement les problèmes.

Cette logique fonctionne particulièrement bien dans des organisations plates ou multisites, fréquentes dans le tissu économique suisse. On délègue, on ajuste, et on apprend en continu. On donne du pouvoir d’agir, mais aussi un cadre sécurisant.


Ainsi, améliorer la productivité des salariés ne se décrète pas. Cela repose sur un écosystème : des compétences à jour, des outils efficaces, un management engagé et un cadre de travail sain. En activant ces leviers de façon cohérente, les gains sont durables, mesurables… et bénéfiques autant pour l’entreprise que pour les équipes.


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